Nous en avons tellement entendu parler que nous en avons une indigestion. Toutes ces directives, toutes ces restrictions, nous n’en pouvons plus, nous aimerions nous enfuir.
Il était pourtant utile devant cet ennemi extérieur commun de nous unir et de vivre la solidarité. Il était utile que le pouvoir de ceux qui nous gouvernent nous contraigne à nous protéger.
Mais il ne faudrait pas que la contrainte s’installe et étouffe notre humanité.
Nous voulons retrouver notre liberté, redevenir les gardiens de nos frères plutôt que des héros.
La liberté : celle de penser à nouveau par nous-même, celle de panser les souffrances vécues, celle d’avoir l’occasion de partager avec les gens que nous aimons tous ces bouleversements, celle de témoigner nos condoléances aux familles endeuillées, celle de reconsidérer notre avenir, celle de réfléchir à nos maisons de « repos ».
Cette liberté qui permet de reprendre les problèmes de santé qui ont été négligés ; les problèmes de rejet, de répulsion, de négligence ordinaire qui ont été exacerbés et qui n’ont pas trouvé d’oreille.
La colère gronde, légitime. Pourvu qu’elle soit source de vie et non de destructivité.
Personne n’a été épargné. La peur est un moteur puissant…qui protège parfois, qui inhibe toujours.
Il est temps de retrouver de la vie avec son lot d’incertitude et le plaisir des moments suspendus et éternels que sont les vraies rencontres. Aussi… avec nos patients…
Toucher et être touché.
Dr Linclau Christian
Président de la SBB